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Essai à l'écriture
4 février 2013

début d'une nouvelle #FemmeHandicapée

Encore une journée de plus. La pluie tambourine sur le velux : 7h23, il faut que je sorte de mon lit, avant d’être en retard au travail. Je file dans la salle de bain, me lave le visage et repars dans la chambre m’habiller. A la radio, mon horoscope est annoncé : « Il est temps de regarder autour de soi, le bonheur n’est pas si loin ». Je n’ai jamais vraiment cru à ce genre de chose, mais ce matin, j’avais envie d’y croire. Le regard perdu vers la pluie qui dégouline le long de la fenêtre qui se détourne vers ce grand lit vide. La routine et la solitude se sont bien vite installées. Je me reprends en main et file à la voiture. Une journée de plus, encore.

Café, ascenseur, les mêmes gestes routiniers. Je lis tranquillement mon journal, seul à l’exception d’une femme, dans le coin opposé de l’ascenseur. Au moment de sortir, elle passe devant moi. C’est à ce moment là que je la remarque : elle est simple, une beauté classique, elle chantonne en relisant un dossier. Sa présence me capte, je n’arrive pas à détacher mes yeux de cette petite brune, comme si le temps s’était arrêté un instant. Mais le temps que je reprenne mes esprits, elle avait déjà disparu dans un bureau.

Je rejoins le mien, en repensant à mon horoscope de ce matin. Peut être avait-il raison ? je reste dans mon habitude de tous les jours au point de ne même plus faire attention autour de moi, peut être que cette femme est là depuis longtemps et que je n’y ai jamais prêté attention avant aujourd’hui ?

Henri déboule dans mon bureau, mettant fin à mon cogitement :

- Réunion avec Bénart dans 10mnt, il y a une journaliste qui est là aussi.

Zut, j’avais complètement oublié cette réunion. Je bois d’une traite mon café et file rapidement dans la salle pour avoir une bonne place : La meilleur est celle au fond, près du chauffage, où l’on peut dormir sans se faire repérer.

Les gens affluent dans la salle, et la voix monotone de Bénart envahi la pièce. Je commence à fermer mes yeux quand je la repère, au premier rang. Sa queue de cheval balance de droite à gauche et elle note frénétiquement les paroles de Bénart. Je suis comme dans un autre je n’entends plus rien, je la vois se lever et le rejoindre devant le tableau recouvert de statistique. C’est à ce moment que mon cerveau se reconnecte à la réalité.

- Les statistiques nous montrent le rôle important de la publicité sur la consommation …

Mes yeux la détaillent : elle a un tailleur noir, strict, des jambes élancées, un cou fin … et c’est à cet instant que je le remarque. Son handicape. Malgré ces gestes fluides, elle ne peut le cacher, son moignon. Elle a dut sentir que je la fixai car elle me jeta un regard noir tout en continuant son explication. Il se dégage une forte personnalité de ses yeux, un regard plein d’indépendance et volonté d’être « normale ».

La fin de la réunion arriva vite, bizarrement. Je restai pour une fois au fond de la salle, cherchant un papier dans ma sacoche afin d’être le dernier à sortir, inhabituelle de ma part.

Elle était là, relisant ses notes, et rigolant avec la secrétaire du 2e. Je n’ose pas y aller, mais je repense à mon horoscope, et décide prendre mon courage à deux mains :

- heu désolée de vous déranger, mais j’ai beaucoup aimé votre prestation sur la fluctuation économique.

Elle se tourne doucement vers moi, un café à la main, l’autre, le moignon, se balancant tranquillement le long de son corps. Son petit sourire moqueur me fait dire qu’elle ne croit pas beaucoup à mon piètre mensonge.

- Ah bon, et que pensez vous de cette crise de la Société H*** ?

Elle m’a pris de cours, elle le sait. Je commence à retourner la question dans ma tête devant son sourire joviale quand la secrétaire interrompit notre conversation.

- On y va ?

Elle me fit un petit signe de tête, se retourna une dernière fois et partie. Je suis désormais seul dans la salle, l’image de son sourire retournant sans cesse dans mes pensées. Je veux la revoir …  Zut, je ne connais même pas son prénom. 

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